La ville Promontoire, Danièle Weiller Médioni, éd. Manson, Paris 2016, 46 p. (44 photos et 5 pastels et gravures de l’auteur), format à l’italienne : 24 cm x 25 cm.
Extrait d’un texte :
« Plaisir d’évoquer Poitiers et ses onze villes superposées (selon la légende), les méandres de ses sous-sols, leur mystère, les maisons ventrues aux porches arrondis, les façades trompeuses aux entrées cachées, le labyrinthe des caves de pierre toutes reliées, disait-on, par des souterrains débouchant en plusieurs points de la ville et de la campagne.
Ces caves ont accompagné les peurs de mon enfance. L'une d'elle, que l'on atteignait par un étroit escalier en colimaçon à trois étages de profondeur, était dotée d’un caractère quasi sacré pour avoir abrité des prêtres réfractaires pendant la Révolution. Une pierre, ayant servi d'autel pour la messe, était restée à sa place d'origine, ce qui lui conférait une puissance redoutable. Une autre cave, plus familière, débouchait juste à côté de ma chambre à coucher. Il fallait soulever une lourde trappe, descendre une bougie à la main − pourvu qu’elle ne s’éteigne pas ! − pour chercher le seau de charbon ou les pommes de terre du dîner. »